Prochaine séance : 8 avril 2024 à 19h00

Histoire et armoiries

L’ HISTOIRE DE DANVILLE

LA COLONISATION

C’est aux colons américains intéressés par l’ouverture des  » Townships  » et par la concession de bonnes terres que nous devons les premiers établissements dans les Cantons de l’Est. Pour l’obtention d’un township, un chef pétitionnaire devait regrouper au moins quarante (40) membres en société. L’arpentage, les frais des procédures et d’émission des titres de propriété étaient à la charge du chef.

Le canton de Shipton fut à l’origine demandé par Nathaniel Taylor en 1792. En raison du non-respect des diverses conditions exigées pour obtenir la concession, la demande fut rejetée. C’est ainsi que Elmer Cushing, avec 46 familles, obtint en 1801 ce canton. Shipton incluait à l’époque les territoires actuels de Richmond, de Danville, d’Asbestos et des cantons de Cleveland et de Shipton.

Les colons américains commencent dès lors à arriver dans la région en provenant surtout des états voisins de la Nouvelle-Angleterre. Siméon Flint, venu de Danville au Vermont en 1807, aurait été le premier résident de Danville. Il y construisit une des premières maisons en 1809 – 1810 afin d’y accueillir sa famille. Ce serait par l’entremise de ce colon et de ses compatriotes en provenance de la même région, que le nom de Danville fut attribué à cette nouvelle localité et ce, dès 1824.

À Danville, dès le début, on assiste à l’établissement d’un moulin à moudre (1812) et de deux scieries (1830 et 1842). Le ruisseau Burbank assure l’énergie motrice à leur bon fonctionnement. Les cendres lessivées de bois franc (« salt ») fournissant une ressource non négligeable, des perlasseries commencent à s’installer. La première fut érigée vers 1805 par Ephraim Magoon. Les forges achètent ce « salt » en échange de marchandises. De plus, avec les abondantes récoltes de pommes de terre apparaissent également des distilleries, dont celle de Siméon Flint. Quelques industries (7) voient le jour durant cette période, notamment la manufacture de meubles de James Boutelle (1838) et la tannerie J. L. Goodhue & Sons (1854). Toutes deux étaient localisées sur la rue Water, le long du ruisseau Burbank.

Avec une population de plus en plus importante, la première école anglaise est construite en 1817 grâce à des dons personnels de 200,00 $. Après l’arrivée du révérend A. J. Parker, premier ministre résident en 1829, des services religieux ont lieu régulièrement dans cette école. Une première église Congregational Church aurait été construite en 1836 sur le site actuel de Trinity Church, elle-même construite en 1875. Par la suite, leur nombre ne cessera de croître, selon les diverses dénominations religieuses.

L’importance que revêt, à cette époque, le chemin Craig et le ruisseau Burbank se reflète dans la disposition des bâtiments sur le territoire qui allait constituer le village de Danville. Les ateliers, manufactures ou moulins se répartissent surtout le long de la rue Water. Les résidences se situaient près des lieux de travail et ce, le long du chemin Craig (rue du Carmel). Construites en bois, leur architecture est simple, caractérisé surtout par l’équilibre des proportions. Les commerces se concentraient dès cette époque au Carré de Danville ou tout près.

PÉRIODE DE PROSPÉRITÉ

Au moment de la constitution de la corporation du village de Danville en 1860, cette localité compte une population de 427 habitants. En 1890, la population aura doublé avec 903 personnes résidant dans les limites municipales. Dès 1850, les Canadiens-français ont commencé à envahir les Cantons de l’Est, les terres des seigneuries du régime français ne pouvant suffire à l’accroissement de la population. Ce phénomène put également être observé à Danville. La route d’Arthabaska, construite à cette époque, fournit par contre une meilleure voie d’accès que le chemin Craig, favorisant ainsi le développement des Bois-Francs.

Une ligne de chemin de fer traversa Danville dès 1854. Cette ligne du « Québec & Richmond Railroad Compagny » fut intégrée au « Grand Trunk » en 1855. L’impact de cette voie de communication sur le développement de Danville se traduit par la concentration de plusieurs établissements commerciaux dans le secteur voisin de la gare. De plus, on observe alors une nette tendance vers un regroupement des commerces ou des industries dans le village même de Danville aux dépens des divers noyaux de peuplement constitués auparavant dans la région avoisinante. C’est probablement ainsi que le hameau de Castlebar, relais des diligences sur le chemin Craig à environ 3 km de Danville, connut un certain mouvement d’émigration de ses commerçants vers Danville.

Le village de Danville ne cesse de s’agrandir et de jouer un rôle de plus en plus important en tant que centre régional des affaires pour la région immédiate. La prospérité que connaît sa population se reflète au niveau des habitations, car des résidences plus grandes et plus luxueuses sont construites.

Le nombre de lieux de culte est important (6) et de nombreux professionnels y ont leur place d’affaires. Un Hôtel de ville, utilisé conjointement par les municipalités de Danville et de Shipton, a été érigé en 1870. Certaines mesures pour l’embellissement du village sont prises telle la plantation d’arbres en bordure des principales rues. Les arbres que l’on voit aujourd’hui le long des rues Grove et du Carmel ont été plantés en 1877.

Une exposition agricole annuelle attire de plus en plus de visiteurs à chaque mois de septembre. Inaugurée officiellement en 1875, cet événement avait déjà lieu depuis quelques années. Les principales activités sont liées surtout au bois (manufactures de meubles, de voitures, etc.), à l’agriculture et au secteur des services permettant de desservir la région avoisinante.

Malheureusement, en mai 1882, un incendie ayant pris naissance à la tannerie J. L. Goodhue et alimenté par un vent violent rase presque la moitié du village. La rue du Carmel (alors appelée rue Principale) est la plus touchée. C’est pourquoi peu de bâtiments construits avant ce sinistre existent encore sur cette rue. Une deuxième conflagration importante sur la rue Principale et la rue Water se produisit en 1896, n’entraînant cependant pas autant de dégâts matériels, mais causant la mort de trois enfants.
Danville, à la fin de cette époque, profite des innovations technologiques. L’électricité dessert l’Hôtel de Ville dès 1898. Un réseau d’aqueduc avec des tuyaux de bois est mis en place en 1906. De même, le célèbre « Cheese Day Market » permet d’ouvrir l’économie sur l’extérieur et d’écouler les surplus. Cet événement a été mis sur pied grâce à l’initiative d’Archibald MacCallum, d’origine écossaise.

LA RECHERCHE D’UNE IDENTITÉ

Au tournant du siècle, Danville connaît un afflux important de francophones en même temps qu’une stabilisation dans la construction d’édifices commerciaux.
En 1901, Danville est encore reconnu comme centre d’affaires régional et le début des activités minières à Asbestos sera à l’origine du ralentissement graduel de la croissance de Danville.

La main-d’œuvre est graduellement absorbée par la compagnie minière de la ville voisine. Les développements résidentiels de cette période, tels les projets érigés, en 1946, sur les terres Hamilton (autrefois propriété des Cleveland) ou sur les terres Lafrance, en 1950 sont surtout liés à l’expansion de la compagnie minière. Danville devient une ville à vocation résidentielle, à l’ombre des activités minière d’Asbestos et ce, malgré sa localisation privilégiée par rapport aux axes majeurs de communication.

Jusqu’à aujourd’hui, Danville a conservé son caractère résidentiel et son cachet de havre de tranquillité. Son patrimoine architectural a survécu aux premières périodes de modernisation. Nul doute que les atouts que possède Danville ne pourront que jouer en sa faveur dans un futur où la qualité de vie primera sur bien d’autres considérations.

L’ouverture récente de trois auberges, la conversion de l’église presbytérienne en restaurant, ainsi que les aménagements récréatifs tels l’Étang Burbank et la piste cyclable sont des projets de bon augure pour le développement commercial et touristique. Après des années à l’ombre de sa voisine, Danville se retrouve à un carrefour où les décisions ont une influence directe sur son cheminement vers une identité propre.

 

ARMOIRIES

Devise : SERVIENDO GUBERNO | Je Gouverne En Servant
Devise de la famille McGovern.

Léopard rouge et couronne or
Des armoiries de Charles Gordon Lennox, 4e Duc de Richmond et Lennox, gouverneur du Canada de 1818 à 1819.

Cerf
Des armoiries de l’état du Vermont, dû à l’origine du nom de Danville, une localité de cet état.

Bande bleue avec croissant et étoiles argent
Des armoiries de la famille McGovern, d’origine irlandaise. Le zèle apostolique de Peter McGovern, commerçant de Danville, et de son épouse a contribué à l’établissement de la paroisse de Ste-Anne de Danville. Les étoiles sont aussi présentes sur le drapeau du Vermont de 1860.

Commerces et développement
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